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Le Fakeur Enchainé
19 février 2008

Le pantin du F-Haine

marionnette

Nicolas Sarkozy n’est  pas fasciste mais il est nationaliste - au moins. Il n’en est donc pas moins dangereux... Pourquoi ? Parce que son respect - politique - du pluralisme démocratique ne doit pas masquer sa tendance - culturelle - à l’uniformisation nationale, c’est-à-dire au refus des différences internes propres à la culture de la France - surtout à notre époque multiethnique et pluri-confessionnelle.

Du point de vue de la définition, quelle est donc la limite entre une droite "dure" et une extrême droite "douce", c’est-à-dire républicaine et non fasciste, telle que le FN n’a jamais cessé de le clamer ? Jusqu’où va la droite ? Où commence l’extrême droite ? Les frontières anciennes et nouvelles de l’extrême droite semblent en effet beaucoup trop nébuleuses, selon une autre grave confusion que ne cessent d’alimenter leurs représentants - et pour cause : l’idéologie nationaliste, même non fasciste, est-elle (re)devenue si populaire ? C’est très loin d’être sûr actuellement... Mais si l’on respecte le sens du nom et des propos du plus célèbre parti contemporain d’extrême droite, le Front national, il devient clair que celle-ci en France ou en Europe ne commence pas avec le fascisme ou avec la dictature (sur lesquels elle peut déboucher et auxquels on tend donc à l’assimiler spontanément) : elle commence de façon républicaine et avec le nationalisme. Il ne s’agit pas d’un nationalisme "dominé" et émancipateur, à délivrer d’une oppression extérieure - comme par exemple celui des colonies à la conquête de leur indépendance - mais du contraire : un nationalisme "dominant" et intolérant, expansif à l’extérieur de ses frontières et oppressif à l’intérieur, avec repli et fermeture identitaires dans les limites d’un territoire déjà conquis. Or il est clair également que derrière ses discours faussement idéalistes et vraiment globalisants, tantôt "dynamiques" et tantôt mièvres, les interventions et les propositions les plus neuves de Nicolas Sarkozy sont républicaines, nationalistes, dominantes, intolérantes et oppressives : création d’un ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale (en une formulation déjà glaçante...), fermeture des frontières (au niveau national et européen), intensification des expulsions, répression policière (sous couvert de "sécurité"), "tolérance zéro", arrogance économique, "immigration choisie", etc.

Cette idée d’ "immigration choisie", par exemple, est une proposition sarkozienne assez proche de la "préférence nationale" chère au Front national (qui fut pour cette raison plus décriée) : le territoire français n’y est plus considéré comme "terre d’accueil" possible - ouverte - mais comme terre à protéger - sélective et fermée. Ainsi, même si le nationalisme de Sarkozy reste différent de celui de Le Pen, plus ouvertement agressif et xénophobe, rarement orientation politique ne fut aussi ouvertement "nationale-répressive" - et par conséquent à l’extrême droite. La limite entre droite et extrême droite est nettement franchie.

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Commentaires
R
l'idée est excellente, bravo<br /> <br /> bisous
Le Fakeur Enchainé
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